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Violences à la télé : une exposition à l’âge de 3 ans peut impacter jusqu’à l’adolescence

On le sait, les écrans, lorsqu’ils sont utilisés à l’excès et sans l’accompagnement des parents, nuisent à la santé des jeunes enfants. Hélas, chez les tout-petits, l’exposition à la violence de la télé pourrait même avoir des répercussions sur la santé à l’adolescence.

C’est du moins ce qui ressort d’une nouvelle étude, parue dans le Journal of Developmental and Behavioral Pediatrics (Source 1). Celle-ci laisse entendre que le fait d’avoir eu accès à de la violence via la télévision durant les années préscolaires, autrement dit vers l’âge de 3 ans, entraînerait des risques ultérieurs de troubles psychologiques et scolaires à l’adolescence. 

L’équipe a interrogé les parents de 978 filles et 998 garçons québécois nés en 1997 ou 1998, au sujet de leur exposition à la violence à la télévision durant la petite enfance, précisément entre 3 ans et demi et 4 ans et demi. Les parents et les enseignants ont ensuite évalué la réussite psychosociale et scolaire des enfants à l’âge de 12 ans, ainsi que leur motivation et leur participation aux activités en classe. Les enfants ont par ailleurs eux-même été interrogés afin de décrire leur cheminement psychologique et scolaire à la fin de l’année de 6ème.

Par rapport à leurs pairs de même sexe qui n’ont pas été exposés à un contenu violent à l’écran, les garçons et les filles qui [y] ont été exposés […] étaient plus susceptibles de connaître une augmentation ultérieure de la détresse émotionnelle”, a détaillé Linda Pagani, professeure à l’École de psychoéducation de l’Université de Montréal, dans un communiqué (Source 2). “Ils ont également connu une diminution de l’engagement en classe, de la réussite scolaire et de la motivation scolaire à la fin de l’année de 6e”, a-t-elle ajouté. “Pour les jeunes, la transition vers le collège représente déjà une étape cruciale dans leur développement à l’adolescence. Ressentir de la tristesse et de l’anxiété et être à risque sur le plan scolaire tend à compliquer leur situation”, a déploré la chercheuse, qui estime que certaines difficultés rencontrées à l’entrée au collège trouvent leur origine dans la petite enfance.

Des images qui banalisent la violence

La Pr Linda Pagani souligne que les tout-petits ont tendance à s’identifier facilement aux personnages représentés dans leurs dessins animés préférés, et “à traiter tout ce qu’ils voient comme réel”. “Ils sont particulièrement vulnérables aux représentations humoristiques de héros et de méchants glorifiés qui utilisent la violence comme moyen justifié de résoudre des problèmes”, alerte-t-elle.

L’exposition à des scènes de violences, même fictives, peut amener l’enfant à considérer la violence comme une façon normale voire idéale de résoudre un conflit. Être exposé à un monde imaginaire hostile et violent peuplé d’étranges créatures “pourrait déclencher de la peur et du stress et amener ces enfants à percevoir la société comme dangereuse et effrayante”, estime encore la spécialiste. Mieux vaudrait donc choisir des livres, programmes pour enfants et autres jeux mettant en avant des situations sociales plus appropriées, avec des conflits résolus par la parole et le compromis, plutôt que par la force et la violence.

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