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vers une pénurie de poisson en France ?

Les étals de poissonneries pourraient être bien vides dans les prochains jours à cause d’une action nationale des pécheurs qui cherchent à alerter sur la précarité de leur situation.
STEPHANE DE SAKUTIN / AFP Les étals de poissonneries pourraient être bien vides dans les prochains jours à cause d’une action nationale des pécheurs qui cherchent à alerter sur la précarité de leur situation.

STEPHANE DE SAKUTIN / AFP

Les étals de poissonneries pourraient être bien vides dans les prochains jours à cause d’une action nationale des pécheurs qui cherchent à alerter sur la précarité de leur situation.

FRANCE – C’est un comble pour une journée historiquement placée sous le signe de ces animaux aquatiques. Les étals des poissonniers devraient être bien vides ce samedi 1er avril, et c’est tout sauf une blague.

En colère, les pêcheurs vont profiter de la date symbolique des poissons d’avril pour manifester en France contre les réglementations qui touchent le secteur de la pêche. Ils appellent, depuis jeudi à une opération « filière morte » inédite, combinée à des actions dans plusieurs villes portuaires de l’Hexagone.

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Deux « journées mortes » ont donc été décrétées par le Comité national des pêches maritimes et des élevages marins (CNPMEM) jeudi 30 et vendredi 31 mars. De quoi entraîner une baisse drastique de la marchandise sur les étals ces prochains jours et un éventuel risque de pénurie. D’autant plus que l’appel national invitait aussi mareyeurs et vendeurs de produits de la mer à se joindre au mouvement.

« Profession à abattre »

Mais pour quelles raisons ? Le prix du gazole et des « réglementations européennes inadaptées » concernant l’interdiction de la pêche de fond dans les aires marines protégées d’ici à 2030. Mais aussi la décision du Conseil d’État imposant d’ici à six mois la fermeture de certaines zones de pêche en Atlantique pour préserver les dauphins dont les échouages se sont multipliés dans le golfe de Gascogne.

Selon les professionnels du secteur, l’existence même de la filière est désormais « compromise par un harcèlement incessant et des soutiens au coup par coup sans accompagnement vers une vision d’avenir ». Le CNPMEM dénonce également « l’accumulation des normes, des menaces, des contentieux » qui remettent en cause le fondement même de leur métier : « nourrir les Français et les Européens ».

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Le comité national des pêches a donc lancé ces journées « d’action unitaire » dans un climat de tensions jamais vu depuis la crise du Brexit. Les pêcheurs réclament entre autres le paiement des aides gazole, dont « certaines n’ont pas été versées depuis six mois », selon le comité national.

« On est devenus des parias, on est devenu une profession à abattre. Tout ça pour contenter une poignée d’ONG intégristes. Tout simplement. Donc, maintenant, il va falloir qu’on tape le poing sur la table en leur disant ça suffit, tout simplement », a déclaré jeudi David Le Quintrec, patron pêcheur lorientais, lors d’une manifestation organisée à Brest et qui a lancé un appel pour aller manifester lundi devant le Conseil d’État.

De Brest au Havre, en passant par Sète

Ce jeudi, à Brest, des pêcheurs par centaines s’étaient rassemblés sur le port, tirant des fusées de détresse et faisant brûler des fumigènes depuis leurs chalutiers. L’appel à des actions pacifiques a toutefois entraîné quelques incidents, notamment des feux avec des poubelles notamment devant le siège de l’Office français de la biodiversité (OFB) à Brest, visé par des tirs de fusées et des jets de projectiles, qui ont blessé par erreur un manifestant.

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Vendredi matin, une partie du bâtiment avait été détruite par un incendie, sans doute provoqué par des braises ou des cendres qui ont pu couver et être attisées par le vent violent. Le comité des pêches du Finistère, qui avait appelé à une « marche pacifique », a exprimé son « effarement » devant les images de l’incendie.

En Bretagne, « tous les ports et les navires sont à l’arrêt », indiquait jeudi Jacques Doudet, secrétaire général du comité régional des pêches de Bretagne. Les pêcheurs normands ont quant à eux mené une « opération péage gratuit » sur le pont de Normandie, mobilisant une centaine de personnes. Au Havre, une soixantaine de bateaux bloquaient le port. Et des opérations similaires avaient également lieu vendredi, comme à Lorient ou Guilvinec.

Dans le Sud, à Sète (Hérault), 150 à 200 pêcheurs se sont réunis jeudi « pour faire un état des revendications », a indiqué à l’AFP Bertrand Wendling, directeur général de la Sathoan, une coopérative.

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Face à l’ampleur du mouvement, le secrétaire d’État chargé de la Mer, Hervé Berville, qui s’est dit « solidaire de l’esprit du mouvement », s’est rendu jeudi aux Sables-d’Olonne (Vendée) pour rencontrer le Comité régional des pêches maritimes et des élevages marins des Pays-de-la-Loire (Corepem).

« Il n’y a pas d’un côté l’écologie et de l’autre les mauvais pêcheurs », a déclaré le secrétaire d’État après la réunion avec les représentants de la profession, assurant par ailleurs que « la politique de la pêche ne se fait pas devant les tribunaux ».

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