Par Dinah Cohen
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Le porte-parole du gouvernement assure que des choses peuvent être discutées dans les «décrets d’application de la loi».
La main tendue de Laurent Berger n’a pas été saisie. À l’aube d’une dixième journée de mobilisation, le patron de la CFDT a fait part d’une «voie de sortie» proposée à l’exécutif. Celle-ci consisterait en la mise en place d’une «médiation», agissant comme un «geste d’apaisement». En sortie de conseil des ministres quelques heures plus tard, le porte-parole du gouvernement, Olivier Véran, a toutefois refusé un tel scénario.
«On n’a pas forcément besoin de médiation pour se parler, on peut se parler directement», a ainsi déclaré le ministre, répétant au passage la disposition d’Emmanuel Macron à «recevoir l’intersyndicale dès lors que le Conseil constitutionnel se sera prononcé». «Ensuite la première ministre se tient à disposition des syndicats pour les recevoir très directement», a-t-il ajouté. Et d’insister : «Il faut qu’on puisse se parler et discuter, et nous estimons qu’il n’est pas lieu d’avoir une médiation. Il n’y a pas de médiateur dans la République quand on peut se parler directement.»
«Rempart à la violence illégitime»
Alors que Laurent Berger continue de réclamer une mise «en suspens» de la mesure de report de l’âge légal de départ à la retraite, Olivier Véran a également balayé cette possibilité. Le porte-parole a plutôt appelé à discuter «au-delà du seul contenu de la réforme des retraites, de ce que nous pouvons faire ensemble pour faire progresser les droits des travailleurs».
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Le ministre a également évoqué «la mise en place opérationnelle planifiée de la loi», censée entrer en vigueur au mois de septembre, et qui contiendrait selon lui «énormément de points et discussions et d’échanges qui sont nécessaires». «Qui dit loi, dit décrets d’application et de la loi, et il y a beaucoup de choses qu’on peut discuter dans la mise en place de ce projet de loi retraites», a-t-il détaillé.
Sur les violences qui émaillent de plus en plus les manifestations, Olivier Véran s’est dit «particulièrement vigilant» à ce qu’il n’y ait pas de nouveaux «débordements», «et ce grâce à la mobilisation exceptionnelle des forces de l’ordre».
Présentant le gouvernement comme «le rempart à la violence illégitime et dangereuse», le ministre a appelé à «condamner sans réserve les violences», et dénoncé «le projet de sape de nos institutions» et de «fragilisation de la République» entrepris par certains. Il vise notamment les affrontements violents observés le samedi précédent à Sainte-Soline – preuve selon lui que «les violents n’ont pas besoin de la réforme des retraites pour être violents».
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