
BERNARD BARRON / AFP
Une baleine à bec de 7,60 m de long est morte ce lundi 7 novembre sur le littoral nord de la France, après s’être échouée sur une plage de Sangatte (Pas-de-Calais). (Photo : baleine à bec blessée échouée sur une plage de Sangatte, dans le nord de la France, prise le 7 novembre 2022.)
BIODIVERSITÉ – Un évènement rare pour son espèce. Une baleine à bec de 7,60 m de long est morte ce lundi 7 novembre sur le littoral nord de la France, après s’être échouée sur une plage de Sangatte (Pas-de-Calais). C’est tout à fait « exceptionnel » pour ce spécimen d’une espèce vivant près des côtes arctiques, selon la Coordination mammalogique du nord de la France (CMNF).
La femelle cétacé, d’environ 3,5 tonnes, est morte « probablement noyée », après s’être battue dans la matinée pour regagner la mer à la faveur de la marée montante, a expliqué à l’AFP Jacky Karpouzopoulos, président de la CMNF. Il s’agit d’un spécimen d’hypérodon boréal, une espèce de la famille des baleines à bec, « des animaux grands plongeurs des eaux profondes et arctiques » selon Thierry Jauniaux, spécialiste des mammifères marins à l’université de Liège (Belgique).
D’autres individus de la même famille se sont échoués ces derniers mois
Son corps a été ramené sur le sable par la marée descendante en début d’après-midi, après avoir dérivé sur environ 3 km, selon Jacky Karpouzopoulos. « Portant des stigmates anormaux », elle s’était « probablement échouée par désorientation » dans la nuit. Mais, « très vivace », elle avait réussi, « en se débattant avec l’énergie du désespoir », à regagner la mer en fin de matinée avant de succomber, a-t-il détaillé.
À sa découverte dans la matinée sur une plage de Sangatte, le cétacé présentait une plaie saignante au niveau de la tête, a constaté un journaliste de l’AFP. « Ce sont des blessures superficielles, causées par le choc sur les brisants » et non la cause de son échouage, selon le maire de la commune Guy Allemand. La baleine devait être autopsiée sur place dans l’après-midi, avant l’intervention d’une équipe d’équarrissage. Le Muséum national d’histoire naturelle de Paris a souhaité récupérer son squelette, a précisé Jacky Karpouzopoulos.
L’échouage de ce spécimen d’une espèce boréale est « exceptionnel. En 40 ans d’activité je n’avais jamais vu cela », a-t-il ajouté. Toutefois, « d’autres individus de la même famille se sont échoués ces derniers temps en Belgique et aux Pays-Bas, ce qui pose beaucoup de questions », explique Thierry Jauniaux. Le phénomène peut découler « de pollutions, de l’apparition de nouvelles maladies ou d’activités en mer » qui modifient le comportement animal, a-t-il expliqué. En février, c’est une baleine à bosse, femelle de 9,53 m qui avait été trouvée morte, échouée, sur une plage du Pas-de-Calais, entre Calais et Marck.
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