Selon une étude réalisée par des chercheurs de Sciences-Po, les violences à l’égard des maires ont fortement augmenté depuis deux ans.
Plus d’un maire sur trois dit avoir déjà été victime de menaces ou d’injures, un chiffre en nette augmentation, selon une étude du Cevipof présentée lundi lors du congrès des maires de France.
Selon le centre de recherche de Sciences Po, qui a reçu des réponses de 3700 maires sur les quelque 35.000 que compte le pays, 39% déclarent avoir reçu des menaces, verbales ou écrites, soit 11 points de plus qu’en 2020. Ils sont aussi 37% à mentionner des injures ou insultes, en progression de 8 points.
63,1% des maires victimes d’incivilités
Et 63,1% disent avoir été victimes «d’incivilités», terme regroupant des réalités allant de l’impolitesse à l’agression, 10 points de plus qu’en 2020. «Ces chiffres, certes déclaratifs et donc différents des plaintes déposées, confirment la difficulté croissante des maires à faire respecter le droit mais plus encore à trouver des parades au non-respect de l’autorité», écrit le professeur Martial Foucault, auteur de l’étude.
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Inquiétude sur les prix de l’énergie
Également interrogés sur la flambée des prix de l’énergie, les maires font état d’une forte inquiétude à ce sujet. Les actions les plus largement envisagées pour y faire face sont la réduction de l’éclairage public et du chauffage dans les bâtiments publics.
Les maires sont moins nombreux à envisager de réduire le chauffage dans les écoles et crèches (49%), de diminuer le recours aux véhicules de service communaux (34%) ou de restreindre les horaires des équipements sportifs (30%).
Du fait de l’impact de l’inflation sur les finances locales, «la crise énergétique produit une autre crise énergétique», note Martial Foucault, 46% des maires envisageant de renoncer à des projets de transition énergétique faute de budget. Ils sont également 40% à envisager de renoncer au recrutement de personnels, 33% voulant rogner sur les dépenses de voirie et 18% songeant à augmenter les impôts locaux.
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