Retour du cyclone Freddy : au moins 190 morts au Malawi, pays le plus durement touché

Le cyclone Freddy, qui avait déjà touché l’Afrique australe fin février, est de retour. Il a à nouveau frappé le Malawi qui paie le plus lourd tribut, avec au moins 190 morts.

Après avoir suivi une trajectoire en boucle rarement répertoriée par les météorologues, le cyclone Freddy est de retour en Afrique australe et continue de faire des ravages au Malawi. Un dernier bilan faisait état ce mardi d’au moins 190 morts, 584 blessés et 37 disparus dans le pays.

Pauvre et enclavé, le Malawi est pour l’heure celui qui paie le plus lourd tribut au retour du cyclone tropical. Le Bureau national de gestion des catastrophes craint de voir le bilan s’alourdir encore au fur et à mesure des recherches.

Dans le township de Chilobwe, proche de Blantyre, les restes des maisons ont été emportées par les coulées de boue. Le vent est retombé mais la pluie persiste. De nombreux habitants sont convaincus que des dizaines de corps sont toujours ensevelis dans la boue. Lundi, des familles et des secouristes ont fouillé la terre à mains nues, dans l’espoir de retrouver leurs proches et des excavateurs ont depuis été installés à certains endroits.

Dans un communiqué, Médecins sans frontières s’est alarmé de voir l’hôpital de la région «débordé par l’afflux de blessés». «Le Queen Elizabeth Central Hospital a reçu à lui seul 220 personnes, dont 42 adultes et 43 enfants déclarés morts à leur arrivée», a indiqué l’ONG.

Le cyclone et ses dégâts ont touché près de 59.000 personnes au Malawi. Près de 20.000 ont été déplacées, hébergées en urgence dans des écoles ou des églises. Le président sud-africain Cyril Ramaphosa s’est dit «attristé par les pertes en vies humaines» et le risque de voir les cas de choléra bondir est dans tous les esprits. Le Malawi, en manque de vaccins, est déjà confronté à l’épidémie la plus meurtrière de son histoire.

Un cyclone tropical exceptionnel

Freddy s’est formé au large de l’Australie début février et sévit dans l’océan Indien depuis 36 jours, une longévité record. Il a frappé l’Afrique australe une première fois à la fin du mois de février, avant d’opérer une traversée d’est en ouest sur plus de 10.000 km pour frapper Madagascar puis le Mozambique.

A l’époque, le bilan était de 17 morts. Mais, ensuite, fait rarissime, Freddy s’est rechargé en intensité et en humidité au-dessus des mers chaudes, avant de faire demi-tour. Il est revenu s’abattre sur l’Afrique australe, deux semaines après son premier passage. La semaine dernière, il a fait 10 morts supplémentaires en touchant à nouveau terre à Madagascar.

Ce cyclone tropical est décrit comme exceptionnel par les experts. D’après la Nasa, il a notamment battu le record dans l’hémisphère Sud pour un indicateur baptisé énergie cumulative des cyclones tropicaux (connu sous l’acronyme anglais ACE). Celui-ci mesure l’énergie totale des vents associés au cyclone sur sa durée de vie.

S’il est trop tôt pour lié le caractère extrême de Freddy au changement climatique, les recherches notent toutefois une augmentation des phénomènes d’intensification rapide ces dernières années. Pour Allison Wing, professeure associée à l’université de l’Etat de Floride, «le changement climatique contribue à rendre les cyclones tropicaux plus forts et pluvieux, et augmente le risque d’inondations côtières».

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