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Pourquoi Renaissance et la CGT veulent un vote sur l’article 7

Pourquoi Renaissance et la CGT veulent un vote sur l’article 7 de la réforme des retraites, celui qui reporte l’âge de départ (photo prise le 7 février 2023)
LUDOVIC MARIN / AFP Pourquoi Renaissance et la CGT veulent un vote sur l’article 7 de la réforme des retraites, celui qui reporte l’âge de départ (photo prise le 7 février 2023)

LUDOVIC MARIN / AFP

Pourquoi Renaissance et la CGT veulent un vote sur l’article 7 de la réforme des retraites, celui qui reporte l’âge de départ (photo prise le 7 février 2023)

POLITIQUE – Le compte à rebours continue. Procédure parlementaire oblige, la réforme des retraites doit quitter l’Assemblée nationale à la fin de la semaine, vendredi 17 février à minuit pour être précis, qu’elle soit votée ou non, avant d’être débattue au Sénat. Problème : les députés, qui reprennent leurs travaux ce lundi 13 février à 16 heures, n’en sont qu’à l’article 2 (sur 20), et il leur reste plus de 15 000 amendements à discuter.

Si la situation reste en l’état, si les débats continuent au même rythme, les parlementaires de la chambre basse ne pourront donc pas aller au bout de l’examen du texte, ni s’emparer de l’article 7, le point cardinal de la réforme. Celui qui repousse l’âge légal de départ à la retraite. Dans ce contexte, de nombreuses voix s’élèvent, au Parlement… et ailleurs, pour accélérer le mouvement et parvenir au moins à l’examen de cette disposition phare.

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En réalité, tous les syndicats et les partis politiques, à l’exception de la France insoumise, plus discrète sur le sujet, insistent sur leur volonté de voir le fameux article être débattu par les députés. Une union de circonstances inattendue qui s’explique par plusieurs enjeux, parfois différents de part et d’autre, chez les soutiens où les opposants à la réforme.

Mettre les députés face à leurs responsabilités

Du côté des syndicats, on veut mettre les élus face à leurs responsabilités. Qu’ils aient à se prononcer, in fine, pour ou contre cette disposition très impopulaire, et éviter ainsi toute potentielle dérobade. « Nous souhaitons qu’il y ait un vote sur l’article 7 », a par exemple martelé Philippe Martinez, le leader de la CGT ce lundi sur BFMTV, à l’unisson de ses homologues de l’intersyndicale, afin que « chaque député puisse s’exprimer » sur l’allongement à 64 ans.

« Dans le cas contraire, des députés pourraient dire “comme il n’y a pas eu de vote, moi je n’ai jamais voté pour l’allongement de l’âge de la retraite”», a-t-il avancé, plus clairement, en appelant à la « responsabilité » de « chacun. » La veille, le secrétaire général de la CFDT Laurent Berger était encore plus remonté, dans Le Grand Jury, sur RTL et LCI contre la « connerie » de l’obstruction, déplorant au passage le « spectacle lamentable » à l’Assemblée, qui n’a « rien à voir avec la dignité du mouvement de la rue ».

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Lui « souhaite que l’article 7 soit en débat parce que c’est de ça dont parlent les gens dans la rue. » De là à miroiter un rejet de la mesure d’allongement ? « Évidemment si ça vient en débat et au vote j’espère que l’article ne soit pas voté », a encore expliqué le syndicaliste, sans trop y croire et en insistant surtout sur la nécessité de débattre, au Parlement, de ce point si décrié.

La majorité veut voter

Un discours que l’on retrouve quelque peu dans la majorité, ou au gouvernement, où l’on croit en revanche dur comme fer à un vote positif. Une issue qui prendrait la forme d’une victoire politique et accorderait au projet une légitimité démocratique. « La majorité et le groupe Renaissance souhaitent voter toute la loi avant vendredi soir », a expliqué Sylvain Maillard, le vice-président du groupe macroniste, ce lundi sur Public Sénat, en assurant vouloir « voter l’article 7, l’article 9 sur la pénibilité, la revalorisation des petites pensions… »

Pour lui, les élus de la France insoumise, qui ont déposé la grande majorité des amendements restants « ont peur du vote. » « Ils savent qu’ils le perdront, donc comme ils ont peur, ils préfèrent faire le jeu du “au fond, on n’a jamais choisi démocratiquement” », a-t-il encore plastronné, quelques heures avant la reprise des débats à l’Assemblée.

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Il faut dire que le camp présidentiel semble en meilleure forme que prévu. Malgré sa majorité relative à l’Assemblée, bousculée par les doutes de certains députés marcheurs avant les débats au Parlement, les premiers votes sont plutôt rassurants sur les forces en présence dans l’hémicycle. L’extinction de la plupart des régimes spéciaux a par exemple été adoptée vendredi dernier à 181 voix pour, contre 163. « Il y a une majorité pour voter à l’Assemblée cette réforme des retraites », assure, confiant, Sylvain Maillard.

Pression sur les Insoumis

Dans ce contexte, les troupes du chef de l’État et une partie de l’opposition ne manquent pas de mettre la pression sur les Insoumis et leur ribambelle d’amendements. Particulièrement virulent, le ministre de l’Économie Bruno Le Maire a réclamé, ce lundi sur RTL, que les députés LFI retirent leurs « milliers d’amendements », « le plus rapidement possible. »

Une petite musique qui commence aussi à se faire une place du côté des partenaires des Insoumis au sein de la Nupes. Sans appeler directement leurs collègues à supprimer leurs propositions, les socialistes et certains écolos font eux aussi savoir dans les médias qu’ils souhaitent arriver au fameux article sur le report de l’âge de départ à la retraite.

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De quoi faire plier les principaux concernés ? Il « est possible qu’on aille plus vite », a confié Éric Coquerel, le président LFI de la Commission des Finances à l’AFP avant la reprise des débats, tout en expliquant ne pas vouloir « faire le cadeau » à l’exécutif, « de nous adapter à leur calendrier. »

Accélérer le tempo, quitte à laisser le point à la majorité sur sa disposition cruciale ? « Même si on perd le vote sur l’article 7, ça ne veut pas dire que l’on a perdu », veut croire un député de la Nupes, pour qui « la rue pourra toujours faire reculer le gouvernement. C’est bien ce qui s’est passé avec le CPE en 2006. »

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