Par Tata Mbunwe
La principale organisation camerounaise de défense des droits de l’homme, le Centre pour les droits de l’homme et la démocratie pour l’Afrique (CHRDA), a fermement condamné l’attaque de vendredi soir contre des travailleurs de la Cameroon Development Corporation, qui a fait cinq morts.
Dans un communiqué publié dimanche, la CHRDA a appelé à l’ouverture d’enquêtes et à la traduction en justice des auteurs, car elle a condamné le ciblage de civils pendant un conflit armé.
La libération de la CHRDA est intervenue un jour après que le directeur général du CDC, Franklin Njie, a annoncé que cinq des employés de la société avaient été tués et 44 autres blessés lors d’une attaque par des “hommes armés non identifiés” à 17 heures le vendredi 10 février.
Les hommes armés ont attaqué un transporteur personnel autour de Mondoni Oil Mill dans la subdivision de Tiko, qui transportait des travailleurs du secteur des plantations de bananes qui revenaient du travail.
“Le Centre pour les droits de l’homme et la démocratie en Afrique condamne fermement l’attaque dans la municipalité de Tiko, division Fako de la région du sud-ouest du Cameroun par des personnes armées non identifiées, soupçonnées d’être des séparatistes armés”, a écrit le CHRDA.
“Le meurtre de civils est inacceptable, et toutes les parties au conflit en cours dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest du Cameroun doivent assurer la protection des civils non armés et de leurs biens”, a poursuivi l’ONG, appelant également le gouvernement “à mener à bien une enquête rapide et efficace sur l’attaque et traduire les auteurs devant la loi ».
Les quatre hommes et cinq femmes qui auraient été tués dans l’attaque étaient : Victor Ndanji (chauffeur) ; Ebude Elizabeth (commis au contrôle du temps); Amabo (contremaître à l’irrigation) ; Ngoe akwe (gardien); et Away Pascal (soudeur).
Le CDC a déclaré que l’un des 44 travailleurs blessés était dans un état critique, tandis que d’autres étaient soignés à l’hôpital Tiko Cottage.
Personne n’a encore revendiqué l’attaque qualifiée par certains médias locaux d’ignoble.
On soupçonne également que les combattants séparatistes d’Ambazonie, qui cherchaient à séparer les régions du nord-ouest et du sud-ouest de la République du Cameroun, sont responsables de l’attaque.
Vendredi 10 février, les séparatistes avaient appelé au confinement en prélude aux célébrations de la fête de la jeunesse le 11 février.
On pense que l’attaque contre les employés du CDC à Tiko aurait pu viser à faire respecter ce verrouillage, car les combattants avaient averti les gens de rester à l’intérieur vendredi et samedi.