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Les échantillons de l’astéroïde Ryugu pourraient-ils déclencher une pandémie ?

Les comètes et les astéroïdes sont considérés comme des mémoires du Système solaire et des processus prébiotiques qui ont peut-être apporté sur Terre les briques du vivant. Mais certains chercheurs ont des théories plus vastes à ce sujet et il se murmure qu’une découverte en faveur de ces théories pourrait être bientôt publiée, en rapport avec les échantillons ramenés sur notre Planète et en provenance de l’astéroïde Ryugu.

Il y a peu Futura avait expliqué qu’une équipe internationale, dirigée par Yasuhiro Oba de l’université d’Hokkaido au Japon, avait fait une annonce fascinante concernant des analyses des échantillons prélevés sur l’astéroïde Ryugu par la sonde Hayabusa-2 de la Jaxa, l’Agence spatiale japonaise. Rappelons que le 22 février 2019, Hayabusa-2 avait recueilli des échantillons de l’astéroïde Ryugu puis, le 5 décembre 2020, la capsule les contenant a atterri sur Terre. Dans ces échantillons étudiés en laboratoires par les chercheurs japonais, la présence d’une base azotée particulière, propre à l’ARN, venait donc d’y être mise en évidence : l’uracile.

Plusieurs autres échantillons sont à l’étude un peu partout sur Terre actuellement, et il semblerait qu’une information circule en ce moment de façon virale, mais en « underground » dans le petit monde de l’exobiologie. L’information est à prendre avec des pincettes mais du peu que l’on sait encore à ce sujet, elle a à voir avec des théories déjà avancées il y a presque 50 ans et qui avaient fait l’objet de la parution d’un livre par leur auteur, le célèbre astrophysicien et cosmologiste Fred Hoyle et son ancien thésard Chandra Wickramasinghe.

Moins connu que Fred Hoyle, Chandra Wickramasinghe est né au Sri Lanka en 1939. Il a commencé à travailler à Cambridge sous la direction de feu Sir Fred Hoyle et il s’est ensuite rapidement orienté vers l’étude de la nature de la poussière interstellaire. En 1974, il a proposé pour la première fois la théorie selon laquelle cette poussière non seulement dans l’espace interstellaire mais aussi les comètes était en grande partie organique. Une théorie qui est maintenant soutenue par de nombreuses observations et qui résonne avec ce que Jean-Pierre Bibring avait expliqué à Futura au sujet de ce qu’il appelle des « organices » (contraction en anglais de « organic » et « ices », c’est-à-dire glaces en anglais) en ce qui concerne la comète 67P/Tchourioumov-Guérassimenko.

Sommes-nous seuls dans l’univers ? Vous vous êtes peut-être déjà posé la question… On peut trouver des réponses dans les films, la littérature ou les bandes dessinées de science-fiction et notre imaginaire est peuplé de créatures extraterrestres ! Mais que dit la science à ce sujet ? Le site AstrobioEducation vous propose de partir à la découverte de l’exobiologie, une science interdisciplinaire qui a pour objet l’étude de l’origine de la vie et sa recherche ailleurs dans l’univers. À travers un parcours pédagogique divisé en 12 étapes, des chercheurs et chercheuses de différentes disciplines vous aideront à comprendre comment la science s’emploie à répondre aux fascinantes questions des origines de la vie et de sa recherche ailleurs que sur la Terre. © Société Française d’Exobiologie

Des microbes et des pandémies venus du cosmos ?

Hoyle et Wickramasinghe ont fait un certain bruit médiatique en 1979 en publiant un ouvrage « Diseases from Space », où ils proposaient rien de moins qu’un bon nombre des maladies les plus courantes qui affligent l’humanité, telles que la grippe, le rhume et la coqueluche, ont leurs origines dans des sources extraterrestres.

Entendons-nous bien, les deux hommes ne soutenaient pas que des maladies, voire des pandémies mortelles, soient l’œuvre des petits hommes verts dans le but d’éradiquer l’Humanité. Il se trouve simplement que Hoyle et Wickramasinghe se sont mis à soutenir des variantes de la thèse de la panspermie.

Il y a ainsi presque 150 ans, Lord Kelvin supposait que des germes de vie pouvaient voyager de planète en planète à bord de météorites résultant de l’impact de petits corps célestes sur ces planètes. Impact suffisamment fort pour éjecter des blocs de roches contenant des formes vivantes microscopiques, les seules susceptibles de pouvoir résister à des transits interplanétaires, à l’abri dans ces roches.

Ainsi, il déclarait en 1871 : « Nous devons considérer comme probable au plus haut degré qu’il existe d’innombrables pierres météoriques portant des graines se déplaçant à travers l’espace. Si, à l’heure actuelle, aucune vie n’existait sur cette Terre, l’une de ces pierres qui tomberait dessus pourrait, par ce que nous appelons aveuglément des causes naturelles, conduire à ce qu’elle soit recouverte de végétation. ».

Le vivant né dans les nuages interstellaires ?

À partir des années 1970 on commençait à avoir des indications sérieuses de l’existence de molécules organiques dans les nuages moléculaires denses, froids et poussiéreux. On pense largement maintenant que dans des gangues de glace entourant de poussières silicatées il se forme une chimie prébiotique active. Hoyle et Wickramasinghe, troublés par l’apparition rapide de la vie sur Terre il y a probablement un peu plus de 3 milliards d’années, et peut-être même il y a plus de 4 milliards d’années, en déduisaient que la Vie n’avait pas eu le temps d’évoluer aussi vite selon le schéma de type darwinien habituel et que son histoire était plus ancienne, prenant naissance justement déjà dans les poussières glacées du milieu interstellaire avant d’être amenée sur les planètes par des comètes ou des astéroïdes.

Selon eux, les brusques survenues de nouvelles maladies seraient donc au moins parfois le fait de l’arrivée sur Terre, sous une forme ou sous une autre, par exemple à l’occasion de l’arrivée d’un objet interstellaire comme ‘Oumuamua, de nouvelles souches virales ou bactériennes.

De facto, le 24 mai 2003, le célèbre journal de médecine The Lancet a publié une lettre de Wickramasinghe signée conjointement par le microbiologiste britannique Milton Wainwright et le cosmologiste indien Jayant Narlikar (autre ancien thésard de Hoyle), dans laquelle ils spéculaient que le virus qui cause le syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS) pourrait être d’origine extraterrestre.

Voici une traduction du début de cette lettre :

« Monsieur,

Nous avons détecté de grandes quantités de micro-organismes viables dans des échantillons d’air stratosphérique à une altitude de 41 kilomètres.

Nous avons collecté les échantillons dans des cryo-échantillonneurs stériles spécialement conçus, transportés à bord d’un ballon lancé depuis l’Indian Space Research Organization/Tata Institute Balloon Facility à Hyderabad, en Inde, le 21 janvier 2001. Bien que le biomatériau récupéré contienne de nombreux micro-organismes, tel qu’évalué avec des tests microbiologiques standards, nous n’avons pu cultiver que deux types ; tous deux semblables à des espèces terrestres connues.

Nos découvertes appuient l’idée que le matériel microbien tombant de l’espace est, au sens darwinien, hautement évolué, avec une histoire évolutive étroitement liée à la vie qui existe sur Terre. Nous estimons qu’une tonne de matière bactérienne tombe chaque jour sur Terre depuis l’espace, ce qui se traduit par quelque 1019 bactéries, soit 20 000 bactéries par mètre carré de la surface de la Terre. La plupart de ces matériaux s’ajoutent simplement à la flore microbienne incultivable ou incultivée présente sur Terre. »

Précisons tout de suite que The Lancet allait rapidement publier par la suite trois lettres d’autres chercheurs réfutant cette interprétation des données.

Mais ce qui semble maintenant agiter en sous-terrain le monde de l’exobiologie c’est qu’après des bases de l’ARN, une équipe de chercheurs soit parvenue à détecter de l’ARN du coronavirus SARS-CoV-2…

CET ARTICLE A ETE COPIE SUR www.futura-sciences.com

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