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Le tableau « Fuck Abstraction » de Miriam Cahn ne sera pas censuré, tranche la justice

24 June 2022, North Rhine-Westphalia, Siegen: Miriam Cahn, artist and winner of the Rubens Prize of the City of Siegen, guides through the exhibition
picture alliance / dpa/picture alliance via Getty I 24 June 2022, North Rhine-Westphalia, Siegen: Miriam Cahn, artist and winner of the Rubens Prize of the City of Siegen, guides through the exhibition “MEINEJUDEN” at the Museum für Gegenwartskunst in Siegen. The exhibition offers an overview of the complete works of the Swiss artist. Photo: Oliver Berg/dpa (Photo by Oliver Berg/picture alliance via Getty Images)

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Miriam Cahn, ici au mois de juin 2022, dans la ville de Siegen, en Allemagne.

ART – Le tribunal administratif de Paris a débouté des associations de défense des droits de l’enfant demandant le décrochage du tableau Fuck abstraction au Palais de Tokyo, qu’elles considéraient comme pédopornographique, selon une ordonnance rendue, ce mardi 28 mars.

Cette peinture de l’artiste suisse Miriam Cahn représente « la silhouette d’un homme au corps très puissant, sans visage, qui impose une fellation à une victime de corpulence très fragile » et aux mains liées, décrit le tribunal, saisi en référé (une procédure d’urgence) par les associations Juristes pour l’enfance, l’Enfance en partage, Face à l’inceste et Innocence en danger.

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Cette œuvre fait l’objet d’une polémique, ces associations y voyant une œuvre à caractère pédopornographique, face notamment au musée et aux défenseurs de la liberté artistique. 12 000 personnes ont signé une pétition en ligne pour demander son décrochage.

Les horreurs de la guerre

Interrogée par la députée du Rassemblement national Caroline Parmentier, la ministre française de la Culture, Rima Abdul Malak, avait appelé la semaine passée à ne pas tout « mélanger », réaffirmant le « combat pour la protection de l’enfance et contre toutes les formes de violence ». « Avez-vous vu l’ensemble de l’exposition ? Avez-vous échangé avec les médiateurs ? Avez-vous lu les explications ? Parce qu’on ne peut pas sortir une œuvre de son contexte », avait-elle poursuivi, citant les propos de l’artiste elle-même.

Le tribunal administratif, qui a entendu, ce lundi, les parties lors d’une audience, a estimé que « l’œuvre ne saurait (…) être comprise en dehors de son contexte et du travail de l’artiste Miriam Cahn qui vise à dénoncer les horreurs de la guerre, ainsi que cela est rappelé dans le document de présentation de l’événement distribué au public ».

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Il explique qu’elle « traite de la façon dont la sexualité est utilisée comme arme de guerre et fait référence aux exactions commises dans la ville de Boutcha en Ukraine lors de l’invasion russe, représentant crûment la violence subie par la population ukrainienne ».

Le tribunal souligne, par ailleurs, que le Palais de Tokyo a choisi d’exposer le tableau « dans une salle séparée avec d’autres œuvres susceptibles de choquer le public » et mis en place des panneaux d’avertissement et des médiateurs susceptibles de répondre aux questions du public.

Des « libertés fondamentales »

« Depuis le 17 février 2023, l’exposition a accueilli 45 000 visiteurs sans qu’aucune difficulté n’ait jamais été constatée par le Palais de Tokyo qui n’a reçu aucune plainte ou signalement des visiteurs et n’a pas recensé de mineurs visitant seuls l’exposition », ajoute-t-il dans son ordonnance.

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« Très décevant », a réagi auprès de l’AFP l’avocat de Face à l’inceste, Me Mathieu Dahan. « La cohérence scénographique de l’exposition, qui globalement donne à voir beaucoup d’enfants, et celle de l’œuvre nous imposent de voir un enfant. Nous dire qu’il y a une partie réaliste et une autre onirique juste pour ce tableau litigieux n’est pas convaincant » , a-t-il dénoncé.

Dans un communiqué, le Palais de Tokyo s’est, lui, félicité de la décision qui « défend les libertés fondamentales » et lui « donne raison ». Il regrette cependant « l’instrumentalisation de cette œuvre d’art et le mépris du rôle fondamental que jouent les musées partout dans le monde pour défendre les libertés dans le respect des droits de l’Homme ».

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