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le « jour le plus déprimant de l’année », une arnaque marketing

Si vous vous sentez guilleret en ce lundi 16 janvier, vous faites mentir une célèbre équation. Celle-ci, pensée par le docteur Cliff Arnall en 2005, stipule que le troisième lundi de janvier, surnommé « Blue monday » (lundi bleu), est le plus triste de l’année.

Ce concept pseudoscientifique a été désavoué par son auteur en 2010, qui a reconnu avoir été payé par une agence de voyages pour accoler son nom à cette théorie fumeuse.

Tout commence par un communiqué de presse de Sky Travel. Celui-ci présente une formule mathématique intégrant la météo, le temps passé depuis Noël, les dépenses des fêtes ou le manque de motivation. Autant de variables arbitraires qui sont pour beaucoup impossibles à quantifier.

Pousser les gens à partir au soleil

À l’origine, cette opération de communication était censée encourager les gens à partir au soleil à cette période de l’année. Depuis, le « Blue monday » est utilisé par de nombreuses marques pour inciter à la consommation, censée servir de remède à la mélancolie.

D’après le Guardian, Cliff Arnall ne serait même pas l’auteur du communiqué, rédigé en réalité par l’agence de communication Porter Novelli. Il aurait simplement été payé pour accepter d’y accoler son nom. En effet, ce psychologue au Centre for Lifelong learning, rattaché à l’Université de Cardiff, qui s’est cependant désolidarisée des élucubrations de son ex-employé.

Non content d’avoir désigné le plus jour triste de l’année, Cliff Arnall a également prêté son nom à un calcul censé élire le plus heureux. Pour ce nouveau coup d’éclat médiatique, il a été payé par une marque britannique de glace, Wall’s.

Les dangers de la pseudoscience

En 2018, Cliff Arnall a cependant exprimé des regrets concernant son rôle dans la popularisation du « Blue monday ». À l’époque, il aurait espéré que ce concept pousserait les gens à prendre leur vie en main.

Dans une tribune publiée par le Guardian, le psychologue Dean Burnett affirme cependant que la pitrerie de Cliff Arnall pouvait avoir des conséquences négatives. « Je pense vraiment que la pseudoscience, dont cette équation fait partie, quand elle trouve une place dans les médias, abîme la relation entre la science et le grand public », souligne-t-il.

Plus précisément, le « Blue monday » minimise la gravité de la dépression. Il suggère que cette maladie est « temporaire et bénigne » et qu’elle « touche tout le monde », alors qu’elle peut en réalité être « chronique » et gravement handicapante pour les personnes en souffrant.

CET ARTICLE A ETE COPIE SUR www.la-croix.com

Written by Mark Antoine

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