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la Ville de Paris a-t-elle fait appel à des sociétés privées de collecte des déchets ?

Epinglée par de nombreux élus d’opposition, la Ville de Paris n’a pourtant eu de cesse d’afficher publiquement son soutien au mouvement des éboueurs grévistes.

On connaît le proverbe : la nuit tous les chats sont gris. Mais en pleine grève des éboueurs, les va-et-vient des camions poubelles, même nocturnes, ne passent pas inaperçu. Selon le maire du 17ème arrondissement Geoffrey Boulard, la Ville de Paris aurait «signé un contrat avec un prestataire privé pour collecter des déchets, la nuit, dans certains arrondissements de Paris impactés par la grève des éboueurs».

«Double discours»

D’après Geoffrey Boulard, c’est l’entreprise de collecte Derichbourg – qui gère par ailleurs la collecte des déchets ménagers dans une grande partie de la capitale – qui aurait été sollicitée dans le 6ème, 9ème, 16ème et 17ème arrondissements, où les poubelles s’entassaient sans fin sur la voie publique. Geoffroy Boulard a posté sur son fil Twitter la vidéo du passage d’une benne ramassant les déchets dans son arrondissement hier soir, aux alentours de 23h. Dans la foulée, BFMTV a également relayé l’information, évoquant des «éboueurs [qui] ne sont pas censés être là» et qui ne sont «d’ailleurs pas à l’aise devant notre caméra et ne souhaitent pas être filmés.» Selon le maire du 6ème arrondissement, Jean-Pierre Lecoq, il en est ainsi «depuis plusieurs jours déjà».

Si ce «coup de main» pouvait se révéler salutaire pour les Parisiens, une question reste en suspens : qui a donné l’autorisation à ces éboueurs privés d’intervenir dans des arrondissements normalement gérés par la régie publique des éboueurs de Paris? Pour l’élu, pas d’hésitation : «ce sont les maires d’arrondissements qui ont fait pression, mais in fine, c’est bien la mairie centrale qui a entériné la décision».

Contactée par Le Figaro, la Ville de Paris explique «mobiliser et mutualiser les moyens dont elle dispose», rappelant qu’«il y a déjà des prestataires privés qui interviennent dans Paris» et que ceux-ci sont «répartis» avec «trois priorités : la salubrité, le nettoyage des marchés alimentaires et la sécurisation». «La Ville n’a pas fait appel à de nouveaux prestataires et a redéployé ses effectifs actuels sur les zones signalées», se défend la municipalité.

Si Geoffroy Boulard est en colère, c’est en raison du «double discours» que tiendrait, selon lui, la mairie de Paris. «Le premier adjoint Emmanuel Grégoire ment car il affirmait hier que ce n’était pas possible de faire appel à des sociétés privées dans les arrondissements gérés en régie, or on voit que non», affirme l’élu, qui soutient que la Ville opte pour des tournées nocturnes afin «de ne pas froisser les syndicats». La maire de Paris Anne Hidalgo et son premier adjoint ne cachant pas leur opposition au projet de réforme des retraites.

Après la grève

Le recours aux entreprises privées devrait se poursuivre au-delà de la grève des éboueurs, pour «rétablir la situation» dans l’ensemble des arrondissements, selon Jean-Pierre Lecocq. La séquence, en tout cas, donne du grain à moudre aux partisans de la privatisation. Le maire du 6ème arrondissement imagine par exemple une délégation totale de la collecte des déchets aux entreprises privés, ce qui permettrait d’affecter les agents municipaux – actuellement en sous-nombre – à la «salubrité et au balayage des voies». Mais Jean-Pierre Lecocq souhaiterait d’abord que l’ensemble des acteurs – adjoints, maires d’arrondissements, préfet – se réunisse autour de table pour débattre du sujet. «Car la propreté sera l’un des grands enjeux des élections municipales de 2026», pressent-il.

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