L’affaire est dans le sac. Après plusieurs mois de négociations, la pépite française des robots Shark Robotics, basée à la Rochelle, a annoncé lundi 16 janvier une levée de fonds de 10 millions d’euros, réalisée auprès du fonds européen Move Capital. Créée en 2016, Shark s’est imposé comme un des leaders mondiaux des robots pompiers. Son robot Colossus était intervenu plus de 10 heures, dans une fournaise à 800 degrés, lors de l’incendie de la cathédrale Notre-Dame de Paris en 2019. “Notre marché est en forte croissance, mais des concurrents solides émergent, assure à Challenges Cyril Kabbara, PDG fondateur de Shark Robotics. Cette levée nous permettra de continuer à investir en R&D pour garder un coup d’avance, de renforcer notre outil productif, et d’accélérer sur les ventes et le marketing.”
Si Shark a réussi à s’imposer comme un leader européen (10 millions d’euros de chiffre d’affaires et une cinquantaine de salariés), avec plus d’une centaine de robots vendus dans 15 pays. il fait face à de gros poissons, comme
L’affaire est dans le sac. Après plusieurs mois de négociations, la pépite française des robots Shark Robotics, basée à la Rochelle, a annoncé lundi 16 janvier une levée de fonds de 10 millions d’euros, réalisée auprès du fonds européen Move Capital. Créée en 2016, Shark s’est imposé comme un des leaders mondiaux des robots pompiers. Son robot Colossus était intervenu plus de 10 heures, dans une fournaise à 800 degrés, lors de l’incendie de la cathédrale Notre-Dame de Paris en 2019. “Notre marché est en forte croissance, mais des concurrents solides émergent, assure à Challenges Cyril Kabbara, PDG fondateur de Shark Robotics. Cette levée nous permettra de continuer à investir en R&D pour garder un coup d’avance, de renforcer notre outil productif, et d’accélérer sur les ventes et le marketing.”
Si Shark a réussi à s’imposer comme un leader européen (10 millions d’euros de chiffre d’affaires et une cinquantaine de salariés), avec plus d’une centaine de robots vendus dans 15 pays. il fait face à de gros poissons, comme l’autrichien Rosenbauer, l’allemand Magirus ou l’américain Howe & Howe, filiale du géant militaire Textron. Pour accroître sa compétitivité, il sous-traite une partie de la production de ses robots de série chez des partenaires du grand Ouest, tout en conservant à La Rochelle la finition de ses engins et la conception des robots sur mesure dédiés aux industriels (Orano, ArianeGroup…), aux forces de sécurité intérieure ou aux armées.
La pépite rochelaise dispose d’une gamme très large de robots. Outre ses robots pompiers (Colossus et son petit frère Rhyno Protect, commandé dernièrement par un pays d’Asie du Sud-Est), Shark conçoit le robot Bulkhead, qui déploie une herse destinée à stopper les véhicules. L’engin a été adopté par l’armée de l’air et de l’espace française, qui en a commandé 149 exemplaires en février 2022. Il a également été vendu aux douanes, à la BRI (Brigade de recherche et d’intervention), la police judiciaire et la police fédérale belge.
Robot-mule Barakuda
L’industriel a également développé un robot démineur, l’Atrax, qui équipe le prestigieux commando Kieffer, une unité des forces spéciales de la Marine nationale. L’Atrax a également été sélectionné par le groupe Intra (Groupe d’intervention robotique sur accidents). Implanté sur le site EDF de Chinon, ce groupe créé par EDF, le CEA et Orano exploite une flotte d’engins robotisés capables d’intervenir en cas d’accident nucléaire de grande ampleur.
Fini? Toujours pas. La pépite française a aussi lancé un robot mule, le Barakuda, destiné à des missions de convoyage, de transports de charge, d’évacuation de blessés. Cet engin prometteur, testé en mars 2021 lors d’un exercice de l’Ecole militaire interarmes de Saint-Cyr, attend toujours ses premières commandes. L’Agence de l’innovation de défense (AID) du ministère des armées avait préféré commander une version francisée du Probot israélien, dont les expérimentations au Mali n’ont guère convaincu l’armée de terre.
Shark fait également son entrée sur le marché spatial. Des robots développés sur mesure permettront de ravitailler en carburant le démonstrateur d’étage réutilisable Themis d’Ariane Group, qui débutera ses tests en vol début 2024 dans la région de Kiruna (nord de la Suède). La pépite française avait d’ailleurs tapé dans l’œil de Jeff Bezos: le groupe avait été invité à l’événement MARS, un raout privé organisé par Amazon et le groupe spatial Blue Origin tous les ans, qui rassemble chercheurs, PME et investisseurs sur le thème des technologies de rupture. Le groupe rochelais avait été invité à réfléchir sur un projet de rover capable d’extraire le régolithe, le sol lunaire, avec l’objectif de le chauffer pour en récupérer l’oxygène.
Move Capital, spécialiste des pépites de souveraineté
La PME, fondée par Cyril Kabbara, ancien de l’armée de terre, et l’entrepreneur Jean-Jacques Topalian, (qui a quitté le groupe depuis), développe aussi des robots sur mesure pour les grands industriels. TotalEnergies lui a commandé un robot de recherches d’hydrocarbures. Shark a également conçu un robot bulldozer déployé dans un silo ultra-radioactif de l’usine Orano de la Hague, le silo 130, et travaille, en partenariat avec ONET Technologies, pour le centre de recherche du Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives (CEA) de Marcoule (Gard).
Le fonds européen Move Capital n’est pas un inconnu des pépites françaises de la tech. Lancé par Kepler Cheuvreux Invest, avec le soutien d’investisseurs institutionnels (Fonds européen d’investissement, Bpifrance, Orange, Nokia, SKT, family offices), il avait déjà investi dans une autre pépite française, le champion cyber Gatewatcher, un des leaders mondiaux des sondes de détection de cyber-attaques.
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