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La gauche affiche ses divisions malgré la bataille des retraites à venir

La gauche affiche ses divisions malgré la bataille des retraites (photo prise le 7 juin 2022)
GEOFFROY VAN DER HASSELT / AFP La gauche affiche ses divisions malgré la bataille des retraites (photo prise le 7 juin 2022)

GEOFFROY VAN DER HASSELT / AFP

La gauche affiche ses divisions malgré la bataille des retraites (photo prise le 7 juin 2022)

POLITIQUE – Les syndicats font l’union, les politiques pas vraiment. Plutôt que d’afficher un front commun contre la réforme des retraites, plusieurs dirigeants de gauche ont profité du dernier week-end avant le début de la mobilisation sociale contre le projet phare de l’exécutif pour mettre en avant leurs divisions internes.

Ce dimanche 15 janvier, deux Unes de grands médias étaient consacrées, en partie, à ces querelles. D’un côté, Anne Hidalgo a sorti la sulfateuse dans les colonnes du Parisien pour critiquer Jean-Luc Mélenchon, la France insoumise et les équilibres au sein de la Nupes.

De l’autre, Fabien Roussel a dit tout le mal qu’il pensait de « la gauche façon Mélenchon » dans Le Journal du Dimanche, ainsi que de la marche politique organisée « comme un cheval dans la soupe, avec ses gros sabots » le 21 janvier. Une déambulation que les Insoumis soutiennent à bout de bras.

Un tableau peu reluisant alors que s’amorcent les grands rassemblements communs, dans la rue ou les meetings, contre un projet particulièrement rejeté par les Français.

Accusés de faire le jeu de Macron

Dans ce contexte, Anne Hidalgo, qui n’a pas mis de gant pour fustiger ses camarades, se retrouve accusée de faire le jeu d’Emmanuel Macron. « Je ne pourrais jamais remettre mon destin de femme politique, et même de citoyenne, entre les mains de quelqu’un dont le parti n’est pas démocratique », a notamment sifflé l’ancienne candidate à la présidentielle, en référence à Jean-Luc Mélenchon, dont elle qualifie par ailleurs de « honte absolue » la réaction dans l’affaire Adrien Quatennens.

Ces « attaques » contre La France insoumise sont « une erreur alors que la bataille des retraites doit nous rassembler », a ainsi estimé le nouveau coordinateur de la formation Manuel Bompard, dimanche sur les réseaux sociaux. Pour lui, « diviser » la gauche, « c’est aider Macron et la retraite à 64 ans. » « Quel sens du timing », abonde Alexis Corbière, dans Le Parisien, pour qui « Emmanuel Macron a dû applaudir ! »

Il est vrai que son camp aurait pu s’offrir meilleure publicité dans cette période cruciale. Les retombées des deux interviews de Fabien Roussel et Anne Hidalgo, les rares dirigeants de gauche à avoir investi les médias ce week-end, se limitent avant tout aux bisbilles internes. Mais au-delà des questions de personne, et de l’acrimonie tenace entre anciens candidats à la présidentielle, c’est l’alliance des partis à l’Assemblée qui semble fragilisée au pire des moments.

Sur le fond, plusieurs dirigeants continuent de critiquer une sorte de mainmise des Insoumis sur cette coalition. C’est le cas du chef des communistes et de la maire de Paris… mais également celui du nouveau challenger d’Olivier Faure à la tête du Parti socialiste, Nicolas Mayer-Rossignol. Les résultats du premier tour du congrès des rose qui, hasard du calendrier, participe aussi à brouiller le message du PS sur les retraites, révèlent une division plus profonde sur l’appartenance à l’alliance.

Des divisions sur les retraites ?

D’un côté, le bloc incarné par Olivier Faure, le Premier secrétaire sortant, qui insiste sur la nécessité de l’union, y compris avec LFI. De l’autre, les vives réserves de Nicolas Mayer-Rossignol et la franche opposition d’Hélène Geoffroy vis-à-vis de l’union telle qu’elle se vit actuellement. Les militants doivent trancher jeudi 19 janvier, jour de la mobilisation syndicale contre la réforme des retraites. Un verdict qui n’éteindra sans doute pas les divergences internes, et qui risque de peser sur l’avenir de l’alliance.

D’autant que les divisions concernent aussi les dossiers concrets, ou actuels. Le concurrent d’Olivier Faure ne manque pas une occasion de critiquer la vision des Insoumis et leur système de retraite qui promet un départ à 60 ans. Le reflet d’une gauche « de témoignage, d’incantation », selon ses mots dimanche sur franceinfo. Une façon de mettre en exergue ces différences, alors que la Nupes évite, soigneusement, de parler contre-projet commun depuis le début des discussions sur la réforme. Que ce soit sur les visuels ou dans les communiqués.

Aux dernières nouvelles, l’accord conclu avant les législatives promet cette retraite à 60 ans. Mais le débat n’est plus « tranché », selon l’aveu même d’Olivier Faure dans les colonnes de Libération le 5 janvier dernier. « Avec l’ensemble des formations de la Nupes, nous sommes en train de retravailler à ce que sera notre projet commun », expliquait-il, en affirmant se concentrer, d’abord, sur la contestation du projet gouvernemental.

C’est sur ce créneau que l’alliance organise son premier meeting commun, mardi, au gymnase Japy dans le XIe arrondissement de Paris. Quatre des chefs à plume de la gauche, Faure, Tondelier, Panot, Roussel, devraient prendre la parole pour attaquer le projet d’Emmanuel Macron et Élisabeth Borne. Le meilleur moment pour enterrer les bisbilles ?

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Written by Emilie Grenaud

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