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La basketteuse Brittney Griner envoyée dans une « colonie pénitentiaire » en Russie

Après huit mois de prison en Russie pour possession et trafic de drogue, la basketteuse Brittney Griner est en cours de transfert dans une « colonie pénitentiaire ».
EVGENIA NOVOZHENINA / AFP Après huit mois de prison en Russie pour possession et trafic de drogue, la basketteuse Brittney Griner est en cours de transfert dans une « colonie pénitentiaire ».

EVGENIA NOVOZHENINA / AFP

Après huit mois de prison en Russie pour possession et trafic de drogue, la basketteuse Brittney Griner est en cours de transfert dans une « colonie pénitentiaire ».

RUSSIE – Personne ne sait où se trouve la double championne olympique. Condamnée en Russie à neuf ans de prison pour trafic de cannabis, après son arrestation avec une vapoteuse contenant du liquide de cannabis en février, Brittney Griner était emprisonnée jusqu’ici près de Moscou. Selon un communiqué de ses avocats, elle a été extraite de sa prison ce vendredi 4 novembre, et est « en route pour une colonie pénitentiaire ».

Ce type de transfert, souvent vers des sites isolés, peut prendre plusieurs jours, parfois même des semaines. Généralement, les prisonniers voyagent dans des trains spéciaux à travers l’immense territoire russe, avec des arrêts dans différentes prisons, sans possibilité de communiquer.

Les proches des détenus ne sont le plus souvent pas informés du lieu de détention qu’une fois arrivés à leur destination finale. C’est aussi le cas des avocats de Brittney Griner qui n’ont « pas d’information sur l’endroit où elle se trouve exactement » ni sur sa « destination finale ».

Si le Kremlin décide de ne pas la torturer…

En Russie, les « colonies pénitentiaires » sont souvent synonymes de régime sévère. Des cas de tortures et de viols massifs dans les colonies pénitentiaires russes, héritées du système concentrationnaire soviétique, sont notamment régulièrement signalés.

Le président américain Joe Biden réclame que Moscou « améliore le traitement et les conditions qu’elle sera peut-être forcée de subir » dans cette colonie, a réagi la porte-parole de la Maison Blanche, Karine Jean-Pierre. « Chaque minute que Brittney Griner doit subir une détention injustifiée en Russie est une minute de trop », a-t-elle ajouté.

Pour Vladimir Ossetchkine, responsable de l’ONG Gulagu.net, spécialisée dans la défense des droits des détenus en Russie, la vie et la santé de Brittney Griner pourront être en danger si le Kremlin le décide.

« Si le Kremlin décide de ne pas torturer (Griner) et lui donne des conditions VIP, alors elle aura le droit d’avoir un régime alimentaire à part, de faire du sport, de garder la forme […] Mais si l’administration pénitentiaire reçoit l’ordre de la mettre sous pression, sa vie et sa santé seront en danger », a-t-il déclaré à l’AFP.

Un possible échange de prisonnier

Brittney Griner avait reconnu les faits mais affirmé avoir apporté la substance par inadvertance, alors qu’elle l’utilise légalement aux États-Unis en tant qu’antidouleur. La star du basket féminin allait en Russie pour y jouer pendant l’intersaison américaine, une pratique courante pour les basketteuses de la Ligue féminine nord-américaine de basket (WNBA) qui gagnent souvent mieux leur vie à l’étranger qu’aux États-Unis.

Cependant, le tribunal russe n’a fait preuve d’aucune clémence, condamnant en août la sportive à neuf ans de prison pour « trafic de drogues ». Lors du procès, son équipe de la ville russe d’Ekaterinbourg avait plaidé pour la joueuse, sans succès. La basketteuse américaine de 32 ans avait également fait appel pour demander une réduction de peine, celle-ci a été rejetée le 25 octobre dernier par la justice russe.

Emprisonnée peu avant l’offensive russe en Ukraine, Brittney Griner a été happée dans la crise géopolitique entre la Russie et les États-Unis. Une lourde peine qualifiée d’« inacceptable » par le président américain Joe Biden qui demande sa libération immédiate. Selon des sources diplomatiques russes, un possible échange de prisonniers pourrait concerner Brittney Griner et un trafiquant d’armes russe détenu aux États-Unis, Viktor Bout, qui purge une peine de 25 ans de prison aux États-Unis.

Russes et Américains se sont entendus par le passé sur plusieurs échanges de prisonniers. Le dernier remonte à avril, lorsqu’un ex-Marine américain Trevor Reed, condamné à neuf ans de prison en Russie pour des violences, a été échangé contre Konstantin Iarochenko, un pilote russe incarcéré pour trafic de cocaïne.

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