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Flutter auriculaire (flutter cardiaque) : symptômes, causes, dépistage, traitement

Le flutter auriculaire désigne un type d’arythmie cardiaque qui entraîne des contractions coordonnées et régulières des oreillettes du cœur à un rythme trop rapide. Quelles en sont les causes ? Comment le détecter et le prendre en charge ? Réponses du Dr Claude Kouakam, médecin cardiologue, spécialisé dans la prise en charge des troubles du rythme cardiaque et responsable de l’unité Syncope et du Plateau technique rythmologique non invasif à l’Institut Cœur Poumon du CHU Lille.

Définition : c’est quoi un flutter auriculaire ?

Le flutter auriculaire est un trouble du rythme cardiaque qui affecte l’activité électrique des oreillettes. Il est caractérisé par des contractions coordonnées et régulières des oreillettes à un rythme anormalement rapide (250 à 350 fois par minute), explique le cardiologue.

Ce phénomène peut être permanent ou ponctuel. Dans ce cas, il se manifeste par crises qui alertent généralement les patients, en proie à des palpitations cardiaques. La prise en charge doit être évaluée par un médecin cardiologue pour limiter les risques de complications graves.

Quelle différence entre flutter et fibrillation auriculaire ?

Le flutter auriculaire et la fibrillation auriculaire sont deux troubles du rythme des oreillettes du cœur. Toutefois la fibrillation auriculaire se caractérise par des battements irréguliers, tandis que le flutter auriculaire se caractérise par des battements réguliers. À noter : de nombreux patients qui présentent un flutter auriculaire présentent aussi des périodes de fibrillation auriculaire.

Symptômes : comment se manifeste cette arythmie cardiaque ?

Dans certains cas, le flutter auriculaire est bien supporté : il peut se manifester par de rares palpitations cardiaques (sensation de battements irréguliers du cœur), voire rester asymptomatique.

Mais il se manifeste le plus souvent par des palpitations associées à :

  • une fatigue anormale ;
  • une intolérance à l’effort physique ;
  • des difficultés à respirer (essoufflement) ;
  • une douleur au niveau du thorax (angor fonctionnel) ;
  • un sentiment d’angoisse ;
  • des vertiges et une sensation récurrente de malaise, voire des pertes de connaissance.
Faut-il s'inquiéter lorsque l'on est essoufflé ?

Quelles en sont les causes ?

Les causes du flutter auriculaires sont similaires à celles de la fibrillation auriculaire. Le plus souvent, ces arythmies sont liées à :

D’autres facteurs, indépendants de toute cause cardiaque, peuvent aussi entrer en compte, comme une consommation excessive d’alcool. Et dans certains cas, les médecins ont beau investiguer, ils ne trouvent aucune cause à cette arythmie. On parle alors de flutter auriculaire idiopathique.

Bon à savoir : les hommes sont plus susceptibles de développer un flutter auriculaire.

Diagnostic : comment reconnaître un flutter auriculaire ?

Le diagnostic de flutter auriculaire passe nécessite un entretien détaillé avec le cardiologue pour établir la nature et la régularité des symptômes. Vient ensuite le temps de l’examen clinique, appuyé par plusieurs examens cliniques, notamment un électrocardiogramme (ECG), qui enregistre l’activité électrique du cœur grâce à différentes électrodes placées sur les mains, les pieds et le thorax. “En cas de flutter auriculaire, les ondes auriculaires dites ‘en dent-de-scie’ sont très caractéristiques”, précise le Dr Kouakam. Un holter cardiaque peut aussi permettre de mesurer l’activité électrique du cœur sur une période prolongée.

D’autres examens peuvent aussi être prescrits pour identifier la cause du flutter :

  • une radiographie du thorax,
  • un scanner des artères coronaires,
  • une IRM,
  • des examens sanguins,
  • etc.

Quels sont les risques de complications ?

La contraction rapide des oreillettes peut entraîner :

  • une insuffisance cardiaque (liée à la perte d’efficacité des contractions du cœur) ;
  • la formation de caillots sanguins (liée à la stagnation du sang dans les oreillettes) ;
  • un risque thrombo-embolique (pouvant mener à un accident vasculaire cérébral).

À terme, le flutter auriculaire peut aussi se transformer en fibrillation auriculaire et donc augmenter le risque d’AVC et d’insuffisance cardiaque.

Traitement : comment soigner un flutter auriculaire ?

Comme indiqué ci-dessus, le flutter auriculaire est parfois bien toléré. Il nécessite toutefois une prise en charge spécifique pour limiter les risques d’insuffisance cardiaque, de caillots sanguins ou d’AVC.

La prise en charge du flutter auriculaire repose sur le contrôle de la fréquence cardiaque et la prévention des complications thrombo-emboliques. Elle peut comprendre :

  • un traitement médicamenteux, qui peut comprendre des bêtabloquants ou des inhibiteurs calciques et des médicaments antiarythmiques.
  • une cardioversion électrique, qui consiste à administrer un choc électrique par voie externe au niveau du cœur, sous anesthésie générale.
  • des médicaments anticoagulants, prescrits au cas par cas, comme le dabigatran, rivaroxaban ou apixaban. Plus rarement on peut aussi avoir recours à des antivitamines K (AVK).

Une procédure d’ablation est parfois nécessaire

La procédure d’ablation par radio-fréquence est la seule procédure curative en cas de flutter auriculaire. Elle consiste en l’ablation par radio-fréquence de l’isthme cavotricuspidien. L’intervention se déroule généralement sous anesthésie locale et les complications sont moindres : un possible hématome au point de ponction, et des risques de bloc auriculo-ventriculaire ou de tamponnade.

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