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Électricité: le réseau a tenu cet hiver grâce aux efforts des entreprises et des citoyens

A quelques jours du printemps, l’heure est au bilan pour le gestionnaire du réseau électrique RTE. Et contrairement à certaines craintes initiales, la catastrophe a été évitée. Alors que la France a traversé une crise énergétique inédite depuis les chocs pétroliers de 1970, la sécurité de l’approvisionnement a été assurée, sauvée par une baisse de la consommation générale. Résultat, aucun délestage ni même signal EcoWatt n’ont été nécessaires pour passer l’hiver. 

En septembre, RTE avait alerté sur quatre facteurs d’incertitudes qui risquaient de mettre le système électrique français en danger: la disponibilité du parc nucléaire après la découverte des problèmes de corrosion sous contrainte, le fonctionnement du marché européen de l’électricité, le comportement des consommateurs, et les températures. 

Pour la production électrique, la disponibilité du parc nucléaire français a finalement été conforme aux prévisions moyennes de RTE (et non les plus optimistes), mais l’importation d’électricité, jusqu’à 15GW, a permis de combler les trous. “Il n’y a pas eu de problème de volume, malgré des prix très élevés”, résume Xavier Piechaczyk, président du directoire de RTE. De quoi subvenir à la demande largement en baisse cet hiver: “la consommation a baissé de façon considérable. C’était souhaitable, mais inattendu dans cette proportion.”

Sans cette baisse de la consommation, RTE aurait pu émettre jusqu’à 12 signaux rouges EcoWatt. Activés quand l’approvisionnement en électricité n’est pas suffisant pour répondre à la demande, ils auraient pu entraîner des coupures locales d’une durée maximum de 2h pour éviter tout risque de blackout.

Les économies d’énergies plus efficaces que la météo

Un effort d’autant plus spectaculaire que cette diminution est beaucoup plus liée aux économies d’énergies qu’à un effet météo. Les températures au-dessus des normales de saison ces cinq derniers mois ont bien permis de limiter les risques, mais cet effet météo n’a compté que pour un quart de la baisse de la consommation constatée, selon les calculs du gestionnaire de réseau. Entreprises et particuliers ont diminué leur consommation d’électricité de 9% par rapport à la moyenne des années pré-covid 2014-2019, pour les mêmes températures, soit une économie de 20 TWh (équivalent à 20 milliards de kWh sur 232.)

Une réduction inédite qui s’explique par trois raisons: un effet économique lié à l’explosion des prix de l’électricité et du gaz, un effet économique lié à l’inflation sur d’autres postes de dépenses qui a amené à vouloir réduire sa facture d’énergie, et un effet citoyen de sobriété

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Une diminution également répartie entre tous. L’effort de la grande industrie a été stable tout au long de la période, malgré une hausse de la production de 1% sur un mois en décembre, tandis que la contribution des secteurs tertiaires (qui regroupe aussi bien les bureaux que les commerces par exemple) et résidentiels s’est surtout fait sentir lors de pics de froid, preuve que le chauffage est un levier majeur pour la sobriété, conclue RTE.

Bonne nouvelle pour les années futures donc, le signal prix ne suffit pas à expliquer les économies d’énergie. “Tous les pays en Europe ont vu leur consommation baisser, mais en France un peu plus qu’ailleurs, alors qu’une partie des consommateurs était protégée”, par le bouclier énergétique, analyse RTE. Les Français sont-ils devenus sobres ? Au moins en partie. RTE travaille encore à l’analyse plus fine de la consommation, pour quantifier les effets conjoncturels et les effets qui pourraient devenir structurels, dont les résultats sont attendus fin mai. 

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