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Comprendre le phénomène de dépression post-partum : mamans dépressives après l’accouchement

Elles sont nombreuses ces femmes qui, après avoir donné naissance ressentent de la tristesse à la place de la joie, des troubles du sommeil et d’appétit. Le psychologue Simon Foka Taïki explique les raisons de ce phénomène et propose des pistes de solution.

Huit mois après son accouchement, Loraine T se sent triste. La main à la joue, elle est toujours irritée et pleure constamment.

« Je me sens blessée. Il est difficile de porter toute seule ses fardeaux sans l’aide d’une personne », fait savoir la jeune maman de 26 ans, toute débraillée. Elle n’est pas la seule qui après avoir donné naissance à un enfant éprouve de la tristesse à la place de la joie. Une autre, après avoir accouché par césarienne, vit le tourment au point de ne pas vouloir prendre son enfant dans ses bras.

Après l’accouchement, nombreuses sont des mamans qui présentent des signes de dépression classiques : la tristesse, une perte d’intérêt et de plaisir, une fatigue permanente, des troubles du sommeil et d’appétit, une déprime et surtout un sentiment croissant de culpabilité.

Certaines ont tendance à s’isoler, d’autres ont des idées suicidaires, pleurent à des fréquences inexpliquées et sont constamment irritables. Ainsi, elles développent des pensées négatives, avec la peur de ne pas être à la hauteur ou de ne pas assumer le rôle de mère.

« C’est aussi là, des signes de dépression. Tous ces sentiments sont difficiles à vivre pour la mère et son entourage, mais aussi pour le bébé. La dépression peut ainsi compliquer la création d’un lien affectif et rassurant avec son enfant », explique le psychologue, le Dr Simon Foka Taïki.

‘’Nervosité trois mois après’’

Les spécialistes de la santé mentale qualifient cette situation de dépression post-partum. Le psychologue, le Dr Simon Foka Taïki explique que c’est une dépression qui survient après l’accouchement.

« Elle est aussi appelée dépression post-natale et se manifeste à tout moment pendant l’année suivant la naissance du bébé, or la naissance d’un enfant est source de nombreuses émotions intenses : amour, joie, enthousiasme. Ici, la maman ressent de la frustration, de la nervosité… », poursuit le spécialiste. En ce qui concerne le taux de prévalence, la dépression post-partum touche environ 15 à 20% des nouvelles mères.

« Parmi ces mamans, environ 7% présentent des symptômes importants de dépression au cours des trois premiers mois suivant l’accouchement et environ 19% présentent des symptômes légers ou modérés. Selon les études, le taux de dépression post-natale est de manière générale plus élevé trois mois après l’accouchement et diminue graduellement par la suite. Durant la période post-partum, les signes de fatigue peuvent être confondus avec des symptômes dépressifs », éclaire le spécialiste de la santé mentale.

‘’Le corps de rêve perdu’’

« Même ce qui ne fait pas problème en devient un. La violence peut ici être vue comme un mécanisme de défense. Il faut reconnaitre que réprimander un enfant n’est pas un problème ; c’est d’ailleurs normal de le faire. Mais il faut cependant avoir des bonnes raisons de le faire et surtout de respecter le droit de l’enfant en le faisant. Or, dans la dépression post-partum parfois la mère n’a pas conscience du mal qu’elle fait autour d’elle ou à l’enfant », affirme le psychologue.

Les causes de la dépression post-partum sont de plusieurs ordres. Selon le spécialiste de la santé mentale l’on peut noter : les causes physiologiques avec par exemple changement des hormones, manque de sommeil, la transformation du corps, la modification de l’image corporelle : « Vous observez que plusieurs femmes se plaignent d’avoir perdu leur corps de ‘’rêve’’. Elles notent le plus souvent : la prise de poids, l’apparition des vergetures, des bourrelets sur le ventre, ‘’les seins tombants et aplatis’’ ».

« Nous notons également comme causes : l’épuisement, les grossesses indésirées. L’arrivée d’un bébé peut être le deuil de la vie de la maman c’est-à-dire que l’enfant qui naît n’est pas celui idéalisé au départ du point de vue de la beauté. Il arrive aussi que l’enfant naisse avec une malformation, une pathologie comme l’autisme, la trisomie 21… l’absence de stabilité ou de paix dans le couple. L’on note aussi l’absence de soutien, le souvenir des expériences difficiles dans l’enfance, les violences subies par le passé, la faible estime de soi, les conditions de vie difficiles », énumère encore le Dr Simon Foka Taïki comme causes.

Il atteste que, généralement sont prédisposées à une dépression post-partum, les femmes qui ont des antécédents de problèmes de santé mentale comme le stress, la dépression …

Pour une prise en charge, le spécialiste de la santé mentale propose aux mamans qui éprouvent certains de ces symptômes, qui se sentent en détresse et craignent de blesser leur bébé de consulter rapidement un psychologue, un médecin, un infirmier spécialisé en santé mentale.

« Il faut évaluer l’état psychologique de la jeune maman. L’entretien ne porte pas sur la santé et le développement du bébé mais sur l’état psychologique de la maman. Il existe des psychothérapies efficaces pour lutter contre, et un recours aux antidépresseurs est parfois nécessaire. Dans ce cas, il faut alors arrêter l’allaitement pour éviter de nuire à la santé du bébé. Avec le soutien de membres de la famille, des proches et des amis, ces émotions peuvent disparaître sans qu’un traitement soit nécessaire parce qu’il faut pouvoir gérer le stress ».

Le Jour

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